Dossier sous la direction de Thomas Carrier-Lafleur (Université de Montréal) et Baptiste Creps (Université de Montréal)
Dans son essai Le roman sans aventure (2015), Isabelle Daunais relève une opposition entre le rayonnement international des arts du spectacle québécois et celui, moindre, des arts de la province dits « majeurs » :
L’un des traits les plus frappants de la production artistique québécoise, mais sur lequel, curieusement, personne ne s’est jamais penché́, est la distinction très nette que connaissent dans leur rayonnement les arts « majeurs » que sont la littérature, la peinture, la musique, l’architecture, la philosophie d’un côté, et, de l’autre, les arts du spectacle que sont la chanson, le cirque, la scénographie. Alors que les productions des arts du spectacle circulent avec succès sur toutes les scènes de la planète et qu’elles sont reconnues comme parfaitement en phase avec leur domaine (si elles n’en sont pas les modèles), les œuvres des arts majeurs ne sont pratiquement d’aucune incidence, ne sont considérées importantes ou marquantes par personne au sein de ce qu’on peut appeler avec Milan Kundera le « grand contexte » ou le contexte supranational de ces arts1.
Ce constat, que d’aucuns pourraient juger polémique, souligne avec justesse l’éclat moderne du monde du spectacle québécois. Il encourage également à interroger la vitalité et l’impact de l’un de ces arts dits « majeurs », d’abord au Québec, mais aussi et surtout à l’étranger, soit celui du cinéma québécois contemporain.
Dans un article intitulé « Le “renouveau” du cinéma québécois » (2005), Christian Poirier se prêtait déjà à cet exercice et mettait en exergue le caractère inédit du succès international critique, public et académique du cinéma québécois du début des années 2000 tel qu’incarné par des figures comme Denys Arcand, Charles Binamé, Louis Bélanger ou Jean-François Pouliot2. Dans un texte publié en 2010 aux Cahiers du cinéma, Jean-Pierre Sirois-Trahan estimait quant à lui que, après des années de disette, le cinéma québécois retrouvait enfin l’estime internationale qu’il avait perdue depuis près de quarante ans grâce à une nouvelle génération de cinéastes :
Avec le succès de Xavier Dolan à Cannes et celui de Denis Côté à Locarno, c’est toute une génération de cinéastes qui arrivent en pleine lumière. À ces fortes têtes, il faut ajouter Maxime Giroux, Sophie Deraspe, Myriam Verreault, Henry Bernadet, Stéphane Lafleur et Rafaël Ouellet. Sur la scène internationale où ils cumulent les prix, on n’avait pas vu pareille éclosion depuis la génération des années [19]60 (Claude Jutra, Gilles Groulx, Michel Brault, Jean Pierre Lefebvre et Gilles Carle, génération injustement reléguée aux oubliettes des « cinémas nationaux »)3.
En 2011, lors d’une table ronde réunissant des critiques et des universitaires, on tenta alors de définir la « nouvelle vague » de cinéastes désignée par Sirois-Trahan. Côté et Dolan furent à nouveau mentionnés à titre de figure de proue aux côtés d’un troisième cinéaste, dont le style cinématographique est pourtant éloigné des leurs : « Cette réputation grandissante de notre cinéma, si elle découle de la belle réception qu’ont eue de nombreuses œuvres, demeure pour l’instant fondée sur les succès inédits de Xavier Dolan et de Denis Côté, auxquels il faut désormais ajouter Denis Villeneuve, cinéastes de trois générations différentes, aux méthodes et aux sensibilités aussi très différentes4. »
Aujourd’hui, il y a fort à parier qu’un examen, même rapide, de la situation permettrait de confirmer que les hypothèses de « renouveau » ou de « Nouvelle Vague » du cinéma québécois qui taraudaient les critiques et les universitaires à la fin des années 2000 étaient fondées. Au cours de la décennie 2010, le cinéma québécois a séduit hors de ses frontières comme rarement auparavant. Des cinéastes tels que ceux cités préalablement, auxquels s’ajoutent, entre autres, Philippe Falardeau, Ken Scott, Kim Nguyen ou Jean-Marc Vallée, ont rencontré un succès international plus important encore que celui de leurs prédécesseurs et attiré l’attention de l’ogre hollywoodien. Les cinéastes québécois, reconnus pour leurs projets intimistes, de cinéma de genre, de cinéma à grand spectacle aussi bien que pour leurs séries télévisées, semblent désormais être au cœur de la mode hollywoodienne.
C’est sans doute le succès international et académique d’Incendies (Denis Villeneuve, 2010) qui a ouvert la porte d’Hollywood à cette génération de cinéastes, avant le Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau sorti un an plus tard. Tandis que les films de ces artistes sont régulièrement distingués aux Oscars et aux Golden Globes, la Hollywood Critics Association a élu Denis Villeneuve « cinéaste de la décennie » et salué ses films Prisoners (2013), Sicario (2015), Arrival (2016) et Blade Runner 2049 (2017), qui sont autant de succès hollywoodiens. Un cinéaste comme Jean-Marc Vallée imprime quant à lui son style aussi bien au cinéma, avec des films comme The Young Victoria (2009), Dallas Buyers Club (2013), Wild (2014) ou Demolition (2015), qu’à la télévision, avec les séries de la chaîne HBO Big Little Lies (2017) et Sharp Objects (2018). Comme c’est le cas pour Villeneuve, le style visuel du cinéaste influe sur ses productions et s’impose comme un modèle pour le grand contexte hollywoodien5. Autre point commun entre ces deux cinéastes : ils ont tous les deux la capacité de tourner des productions dont le cachet artistique subjugue et qui paraissent grandioses avec, souvent, un budget assez faible pour la norme hollywoodienne, ce qui est généralement vrai, aussi, pour l’ensemble de la génération de cinéastes adulés à l’international dont nous venons de définir les contours.
Cet engouement d’Hollywood pour le cinéma québécois est-il propre à la période qui s’ouvre à la fin des années 2000 ? Pour répondre à cette question, il paraît nécessaire d’étudier plus en profondeur l’histoire du rapport entre l’univers hollywoodien et la sphère artistique québécoise. Hollywood attire aujourd’hui de nombreux talents québécois au sein de son industrie. En témoigne, outre les cas des cinéastes nommés précédemment, la migration de talents aussi diversifiés que ceux du chef décorateur Patrice Vermette, de la costumière Renée April, de la coloriste Maxine Gervais, du réalisateur et cadreur Stephen Campanelli, du directeur de la photographie Yves Bélanger, du producteur Roger Frappier ou encore de l’actrice Sophie Nélisse. Si l’ampleur actuelle de ce mouvement vers « Tinseltown » semble assez inédite, le départ d’artistes québécois vers Hollywood n’est pas pour autant une nouveauté et trouve de nombreux précédents. Citons par exemple le cas du réalisateur Mack Sennett, un Québécois de naissance qui déménagea à Hollywood tout en conservant des attaches familiales au Québec après y avoir passé l’essentiel de sa jeunesse. Il en va de même pour deux autres talents de l’ère muette et de l’âge d’or d’Hollywood, l’actrice Norma Shearer et son frère Douglas, un célèbre spécialiste des effets spéciaux et de la recherche sonore ayant notamment œuvré une grande partie de sa carrière à la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM). Les Shearer firent en effet la transition Montréal-Hollywood (avec une escale à New York pour Norma). Pauline Garon, Geneviève Bujold, Suzanne Cloutier, Fifi D’Orsay sont autant d’actrices québécoises qui traversèrent, non sans succès, l’histoire hollywoodienne. Du côté des acteurs, le Québécois francophone Henri Letondal y rencontra le succès et le Québécois anglophone Glenn Ford devint une star notoire du cinéma hollywoodien classique. C’est dire l’influence durable de certains artistes du Québec sur l’industrie hollywoodienne.
Est-il possible, dès lors, d’établir une généalogie du phénomène québécois à Hollywood, des balbutiements de la « Mecque du cinéma » jusqu’au rayonnement des artistes contemporains ? Et que dire de l’attrait exercé par le Québec sur le cinéma hollywoodien6, par exemple dans un film comme Agnès de Dieu (Norman Jewison, 1985), dans lequel Jane Fonda enquête à Montréal au sein du couvent des Petites Sœurs de Marie Madeleine ? Les films américains qui développent leur intrigue au Québec ou qui permettent la rencontre entre stars hollywoodiennes et acteurs.trices québécois.e.s sur les écrans témoignent d’un fort intérêt pour la province qui mérite, lui aussi, d’être mis en perspective. Ainsi, bien que l’ère moderne nous incite à nous pencher de prime abord sur le phénomène québécois à Hollywood, il nous semble pertinent de vouloir dresser une généalogie des transferts culturels entre Hollywood et le Québec.
À cet égard, Nouvelles Vues sollicite pour son numéro thématique « Transferts culturels : Hollywood-Québec » des articles traitant des thématiques évoquées précédemment. Toute proposition qui pourrait offrir de nouvelles perspectives sur les collaborations québéco-hollywoodiennes est également encouragée. Les propositions pourraient traiter plus spécifiquement :
- des artistes québécois œuvrant à Hollywood ;
- des artistes américains ayant œuvré au Québec ;
- des films québécois traitant d’Hollywood ;
- des films hollywoodiens embrassant une thématique québécoise ;
- de l’histoire des collaborations québéco-hollywoodiennes.
Les propositions d’article devront contenir un titre, une brève notice biobibliographique, de même qu’un résumé d’un maximum de 500 mots. Ce résumé devra circonscrire un corpus et mettre en avant une hypothèse de travail suivant l’un des angles ou sujets mentionnés. Le tout devra être envoyé aux trois adresses suivantes : nouvellesvues.qc@gmail.com, thomas.carrier-lafleur@umontreal.ca et baptiste.creps@umontreal.ca au plus tard le 31 janvier 2024. Les auteurs.trices des propositions retenues seront invité.e.s à soumettre un article rédigé en français ou en anglais et comportant entre 45 000 et 60 000 caractères, espaces comprises, au plus tard le 1er juillet 2024. Les articles seront soumis à un processus d’évaluation par les pairs en double aveugle et leur publication sera conditionnelle à leur acceptation par au moins deux évaluations.
Notices biobibliographiques
Baptiste Creps est chercheur postdoctoral à l’Université de Montréal. Il est notamment spécialisé dans l’histoire des formes hollywoodiennes. Il est l’auteur d’une thèse intitulée Naissance d’un néoclassicisme hollywoodien (2021) et d’articles scientifiques qui sont les résultats de recherches transversales entre le cinéma, l’histoire de l’art, la musique, l’histoire du jeu vidéo et celle des nouvelles technologies. Il œuvre actuellement à la rédaction d’un ouvrage consacré au cinéaste Jean-Marc Vallée dont il est le co-auteur avec Thomas Carrier-Lafleur.
Thomas Carrier-Lafleur est chargé de cours à l’Université Concordia et à l’Université de Montréal, où il occupe aussi le poste de directeur adjoint du Laboratoire CinéMédias. Dans une perspective intermédiale qui étudie les processus de transposition écranique des textes littéraires, ses recherches portent sur les littératures française et québécoise ainsi que sur le cinéma québécois. Il est notamment l’auteur de Voir disparaître : une lecture du cinéma de Sébastien Pilote (L’Instant même, 2021) ; Projections croisées : dialogues sur la littérature, le cinéma et la création avec Andrée A. Michaud et Simon Dumas (Figura, 2021) ; Il s’est écarté : enquête sur la mort de François Paradis (Nota bene, 2019 ; avec David Bélanger) ; et de L’œil cinématographique de Proust (Classiques Garnier, 2016). Il est également codirecteur de Nouvelles Vues : revue sur les pratiques, les théories et l’histoire du cinéma au Québec.
[1] Isabelle Daunais, Le roman sans aventure (Montréal : Les Éditions du Boréal, 2015) : 7.
[2] Christian Poirier, « Le “renouveau” du cinéma québécois », Cités 23.3 (2005) : 165–182.
[3] Jean-Pierre Sirois-Trahan, « La mouvée et son dehors : renouveau du cinéma québécois », Cahiers du cinéma,no 660 (octobre 2010) : 76.
[4] Martin Bilodeau, Bruno Dequen, Philippe Gajan, Germain Lacasse, Sylvain Lavallée, Marie-Claude Loiselle et Jean-Pierre Sirois-Trahan, « Table ronde : le renouveau du cinéma d’auteur québécois », 24 images no 152 (2011) : 14–22.
[5] Lorsque la cinéaste britannique Andrea Arnold reprit la réalisation des épisodes de la deuxième saison de Big Little Lies, cette influence eut des conséquences néfastes sur la liberté artistique de la réalisatrice. Les producteurs de la série n’hésitèrent pas à court-circuiter le style d’Arnold en postproduction afin d’imiter l’esthétique et le montage que Vallée avait mis au point pour la première saison, ce qui suscita un vent de mécontentement dans la communauté cinématographique. Le mot-clic « #ReleaseTheArnoldCut » mit au jour l’injustice, genrée ou simplement opposée au principe de liberté artistique, subie par la cinéaste britannique. Au sujet de cette controverse, voir Aisha Victoria Deeb, « #ReleaseTheArnoldCut is trending after female Director of Big Little Lies was sidelined », Mashable (15 juillet 2019), https://me.mashable.com/culture/6102/releasethearnoldcut-is-trending-after-female-director-of-big-little-lies-was-sidelined.
[6] Le numéro « Cinéma québécois et États-Unis » (1997) de la revue Cinémas, qui portait sur l’histoire des liens entre le cinéma québécois et les États-Unis, a déjà quelque peu déblayé cette question. Voir Louise Carrière (dir.), « Cinéma québécois et États-Unis », Cinémas 7.3 (1997), https://www.erudit.org/fr/revues/cine/1997-v7-n3-cine1500366/ (consulté le 25 octobre 2022).
Under the direction of Thomas Carrier-Lafleur (Université de Montréal) and Baptiste Creps (Université de Montréal)
In her essay Le roman sans aventure (“The Novel without Adventure,” 2015), Isabelle Daunais notes the contrast between the international visibility of Quebec performing arts and the lesser visibility of the province’s so-called “major” art forms:
One of the most striking features of Quebec’s artistic production, about which, curiously, no one has ever written, is the very clear difference apparent in the visibility of the “major” arts – literature, painting, music, architecture and philosophy – on the one hand, and the performing arts – popular song, the circus, set design – on the other. While performing arts productions appear successfully on every stage on the planet and are recognized as completely in tune with their field (when they are not seen as models), works in the major arts have practically no impact and are not seen as important or noteworthy by anyone in what Milan Kundera called the “great context,” or the supranational context of these arts.1
This observation, which some might see as polemical, aptly highlights the modern-day lustre of Quebec’s performing arts. It also encourages us to think about the vitality and impact of one of these so-called “major” arts, first of all within Quebec but also and especially abroad: contemporary Quebec cinema.
In an article entitled “Le ‘renouveau’ du cinéma québécois” (“The ‘Renewal’ of Quebec Cinema,” 2015), Christian Poirier already took up this exercise and highlighted the unusual nature of the critical, public and academic success of Quebec cinema in the early 2000s, as seen in the work of figures such as Denys Arcand, Charles Binamé, Louis Bélanger and Jean-François Pouliot.2 In a text published in Cahiers du cinéma in 2010, Jean-Pierre Sirois-Trahan, for his part, estimated that after years of famine, Quebec cinema, thanks to a new generation of filmmakers, was finally recovering the international favour it had lost for nearly forty years:
With the success of Xavier Dolan at Cannes and that of Denis Côté in Locarno, a whole generation of filmmakers is coming into focus. Alongside these strong-minded figures we must add Maxime Giroux, Sophie Deraspe, Myriam Verreault, Henry Bernadet, Stéphane Lafleur and Rafaël Ouellet. Internationally, where their awards pile up, we have not seen such a blossoming since the 60s (Claude Jutra, Gilles Groulx, Michel Brault, Jean Pierre Lefebvre and Gilles Carle, a generation unjustly relegated to the obscurity of “national cinemas”).3
In a panel discussion in 2011, film critics and professors tried to define this “new wave” of filmmakers described by Sirois-Trahan. Côté and Dolan were mentioned again as this wave’s leading lights, alongside a third filmmaker whose style is nevertheless far removed from theirs: “This growing reputation of our cinema, while it derives from the fine reception many films have had, remains for the moment based on the hitherto unseen success of Xavier Dolan and Denis Côté, to whose names we must now add that of Denis Villeneuve: three different generations of filmmakers whose methods and sensibilities are also very dissimilar.”4
Today, it is highly like that even a quick analysis of the situation would confirm that the hypotheses around the “renewal” and “New Wave” of Quebec cinema which were on the minds of film critics and professors in the late 2000s were well-founded. In the 2010s, Quebec cinema charmed audiences beyond its borders as it had rarely done before. Filmmakers including those mentioned above, to whom must be added, among others, Philippe Falardeau, Ken Scott, Kim Nguyen and Jean-Marc Vallée, met with even greater international success than that of their predecessors, drawing the attention of the Hollywood ogre. Quebec filmmakers, known for their intimist projects, genre films and spectacular cinema, and just as much for their television series, now appeared to be at the centre of Hollywood fashion.
No doubt the international and academic success of Incendies (Denis Villeneuve, 2010) opened the door to Hollywood for this generation of filmmakers, before Philippe Falardeau’s Monsieur Lazhar, released a year later. Films by these artists are regularly honoured at the Oscars and the Golden Globes, while the Hollywood Critics Association named Denis Villeneuve “filmmaker of the decade” and paid tribute to his films Prisoners (2013), Sicario (2015), Arrival (2016) and Blade Runner 2049 (2017), each a Hollywood success. A filmmaker like Jean-Marc Vallée, for his part, stamps his style on his cinema, with films such as The Young Victoria (2009), Dallas Buyers Club (2013), Wild (2014) and Demolition (2015), and on his work in television, with the HBO series Big Little Lies (2017) and Sharp Objects (2018). As with Villeneuve, Vallée’s style imbues his work and established itself as a model for the broad Hollywood context.5 Another point in common between these two filmmakers: they both have the ability to make films whose artistic stamp dominates and which have a spectacular quality, often with a fairly small budget by Hollywood standards. This is generally true for every one of the filmmakers in this internationally-lionized generation whose contours we have just outlined.
Was this infatuation with Quebec cinema on the part of Hollywood limited to the period beginning in the late 2000s? To answer this question, it would appear to be necessary to study in greater depth the history of the relations between the world of Hollywood and the artistic sphere in Quebec. Today Hollywood has attracted numerous Quebec talents to its industry. This can be seen, apart from those filmmakers already mentioned, in the migration of talented people as diverse as the production designer Patrice Vermette, the costume designer Renée April, the colourist Maxine Gervais, the director and camera operator Stephen Campanelli, the director of photography Yves Bélanger, the producer Roger Frappier and the actress Sophie Nélisse. While today the extent of this movement to “Tinseltown” is unlike anything seen before, artists leaving Quebec for Hollywood is nothing new and in fact has numerous precedents. We could mention, for example, the case of the director Mack Sennett, who was born in Quebec and moved to Hollywood, yet preserved family ties in Quebec after spending most of his youth in the province. The same is true of two other Hollywood silent-era and golden-age talents, the actress Norma Shearer and her brother Douglas, a famous specialist in special effects and audio research who spent a large part of his career with Metro-Goldwyn-Mayer (MGM). The Shearer siblings made the Montreal-Hollywood transition after a period of time in New York for Norma. Pauline Garon, Geneviève Bujold, Suzanne Cloutier and Fifi D’Orsay are some of the other Quebec actresses who, not without success, can be found throughout the history of Hollywood. In the case of actors, the French-speaking Quebecer Henri Letondal achieved success there, while the English-speaking Quebecer Glenn Ford became a famous star in classical Hollywood cinema. This gives an idea of the lasting influence of Quebec artists on the Hollywood film industry.
Is it possible, then, to establish a genealogy of the phenomenon of Quebec artists in Hollywood, from the early years of it being the “Mecca of the movies” to today’s high-profile artists? And what can be said about the appeal of Quebec for Hollywood cinema,6 in a film such as Agnes of God (Norman Jewison, 1985), for example, in which Jane Fonda carries out an investigation in the Petites Soeurs de Marie Madeleine convent in Montreal? American films which situate their stories in Quebec, or which make possible screen encounters between Hollywood stars and Quebec actors and actresses, illustrate audiences’ strong interest in the province, which also deserves to be put into perspective. Thus while our modern age leads us to examine above all the phenomenon of Quebec in Hollywood, it seems to us to be relevant to draw up a genealogy of cultural transfers between Hollywood and Quebec.
In this respect, for its thematic issue “Cultural Transfers: Hollywood-Quebec,” Nouvelles vues is inviting submissions which address the topics raised above. Every proposal offering new perspectives on Quebec-Hollywood collaborations is also encouraged. More specifically, proposals may address:
- Quebec artists working in Hollywood;
- American artists who have worked in Quebec;
- Quebec films with Hollywood as their topic;
- Hollywood films which have a Quebec theme;
- the history of Quebec-Hollywood collaboration.
Proposals for articles must contain a title, a brief bio-bibliographical note on the author, and a synopsis of no more than 500 words. This synopsis must delineate a body of work and advance a working hypothesis which addresses one of the approaches or topics mentioned. These materials should be sent to the three following addresses: nouvellesvues.qc@gmail.com, thomas.carrier-lafleur@umontreal.ca and baptiste.creps@umontreal.ca no later than 31 January 2024. The authors of accepted proposals will be invited to submit an article in English or French of between 45,000 and 60,000 characters, spaces included, no later than 1 July 2024. Articles will be submitted to a double-blind peer-review process and their publication will be conditional on being accepted by at least two evaluations.
Bio-bibliographic Notes
Baptiste Creps is apost-doctoral researcher at the Université de Montréal specialising in the history of Hollywood film form. He is the author of a dissertation entitled Naissance d’un néoclassicisme hollywoodien (2021) and of scholarly articles arising out of interdisciplinary research into cinema, art history, music, the history of video games and the history of new technologies. He is currently co-authoring a book on the filmmaker Jean-Marc Vallée with Thomas Carrier-Lafleur.
Thomas Carrier-Lafleur is a course instructor at Concordia University and at the Université de Montréal, where he holds the position of deputy director of the Laboratoire CinéMédias. His research addresses French and Quebec literature and Quebec cinema from an intermedial perspective which studies the process of transposing literary texts to the screen. He is the author of volumes such as Voir disparaître: une lecture du cinéma de Sébastien Pilote (L’Instant même, 2021); Projections croisées: dialogues sur la littérature, le cinéma et la création avec Andrée A. Michaud et Simon Dumas (Figura, 2021); Il s’est écarté: enquête sur la mort de François Paradis (Nota bene, 2019, with avec David Bélanger); and L’oeil cinématographique de Proust (Classiques Garnier, 2016). He is also co-director of Nouvelles Vues: revue sur les pratiques, les théories et l’histoire du cinéma au Québec.
Journal website: https://nouvellesvues.org/.
.
[1] Isabelle Daunais, Le roman sans aventure (Montréal: Les Éditions du Boréal, 2015), 7.
[2] Christian Poirier, “Le ‘renouveau’ du cinéma québécois,” Cités 23, no. 3 (2005): 165–82.
[3] Jean-Pierre Sirois-Trahan, “La mouvée et son dehors: renouveau du cinéma québécois,” Cahiers du cinéma,660 (October 2010): 76.
[4] Martin Bilodeau, Bruno Dequen, Philippe Gajan, Germain Lacasse, Sylvain Lavallée, Marie-Claude Loiselle and Jean-Pierre Sirois-Trahan, “Table ronde: le renouveau du cinéma d’auteur québécois,” 24 images 152 (2011): 14–22.
[5] When the British filmmaker Andrea Arnold directed the episodes of the second season of Big Little Lies, this influence had nefarious consequences for her artistic freedom. The series’ producers did not hesitate to short-circuit Arnold’s style in post-production in order to imitate the aesthetic and editing that Vallée had developed for the first season, giving rise to a wave of discontent in the film community. The hashtag “#ReleaseTheArnoldCut” exposed the injustice, whether gendered or simply contrary to the principle of artistic freedom, which she experienced. On the topic of this controversy, see Aisha Victoria Deeb, “#ReleaseTheArnoldCut is trending after female Director of Big Little Lies was sidelined,” Mashable (15 July 2019), https://me.mashable.com/culture/6102/releasethearnoldcut-is-trending-after-female-director-of-big-little-lies-was-sidelined.
[6] The “Cinéma québécois et États-Unis” (1997) special issue of the journal Cinémas, which took up the history of the connections between Quebec cinema and the United States, has already done the groundwork this question to a certain extent. See Louise Carrière, ed., “Cinéma québécois et États-Unis,” Cinémas 7, no. 3 (1997), https://www.erudit.org/fr/revues/cine/1997-v7-n3-cine1500366/ (consulted 25 October 2022).
Sous la direction de Mercédès Baillargeon (University of Maryland) et Karine Bertrand (Queen’s University)
Dans un article de 2008, Denis Bachand déclarait que l’interculturalité était un des deux motifs principaux qui se dégageaient de la production cinématographique québécoise du XXIe siècle, en se présentant comme un vecteur du questionnement identitaire, enjeu si cher au cinéma québécois[1]. En effet, si les deux dernières décennies s’avèrent riches en exemples de productions qui démontrent clairement les enjeux propres au multiculturalisme et à l’identité québécoise (Littoral, Mouawad, 2004 ; Home, Katrapani, 2002), cette problématique est présente sur les écrans québécois depuis plus de soixante ans, avec des films tels que À tout prendre (1963) de Claude Jutra, Mémoire battante (1983) d’Arthur Lamothe et Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer (1989) de Jacques Benoit. Plus récemment, un numéro spécial de Contemporary French Civilization réitérait cette affirmation voulant que le cinéma québécois contemporain se penche désormais sur les questions d’identité, de culture et d’identification en lien avec un transnationalisme de plus en plus prégnant dans le milieu du cinéma[2].
Ce phénomène est par ailleurs rendu possible par l’ouverture physique et symbolique de frontières internes/externes du Québec et de sa production cinématographique. D’une part, les vingt-cinq dernières années connaissent un boom de coproductions (France, Belgique, etc.) tandis que, d’autre part, les cinéastes deviennent de plus en plus mobiles (pensons à Xavier Dolan, en France et aux États-Unis, ainsi qu’à Jean-Marc Vallée, qui a maintenant réalisé plus de trois films et une série HBO aux États-Unis). L’ouverture des frontières et une immigration croissante ont, de plus, changé le visage du cinéma québécois. On remarque aussi une reconnaissance et une intégration de plus en plus grande de la diversité existant déjà sur le territoire québécois, avec l’explosion des cinémas autochtone et anglo-montréalais, par exemple. Ces nouvelles réalités politiques et culturelles poussent ainsi de plus en plus le Québec à envisager le nationalisme selon les modes de l’ouverture et de la déterritorialisation des cultures[3].
Dans ce contexte, l’émergence, au cours des dix dernières années, d’un cinéma autochtone et d’un cinéma migrant reflétant le climat politique et social d’une province qui s’interroge davantage sur sa place en tant que colonisatrice (Commission vérité et réconciliation oblige) et terre d’accueil (Commission Bouchard-Taylor, Loi sur la laïcité de l’État) a grandement contribué à cette reconfiguration du cinéma au Québec, les cinéastes autochtones et migrants se positionnant comme des agents médiateurs qui font le pont entre la culture d’origine et la terre d’accueil, entre le territoire ancestral et ce qui se situe à l’extérieur de ses frontières. Dans de nombreux cas, les œuvres issues de ces créateurs portent les couleurs métissées de cultures qui s’imprègnent de l’ici et de l’ailleurs, et voient le jour grâce à ces rencontres avec « l’autre » – un terme utilisé entre autres par Bill Marshall pour qualifier les peuples autochtones et les immigrants du Québec, en regard aux problématiques reliées au nationalisme québécois et aux questions d’identité[4].
C’est ainsi que nous voyons peu à peu s’esquisser les contours redessinés d’une industrie et d’un art qui prônent davantage de diversité et de collaboration dans l’élaboration de paysages cinématographiques hétérogènes, et qui amènent les cinéastes à explorer les concepts d’identité et de nation selon de nouveaux critères éthiques (mode de production) et esthétiques (narration, thématiques, etc.). En effet, que ce soit à travers des collaborations entre cinéastes en provenance d’horizons divers (par exemple Marie-Hélène Cousineau et le collectif de femmes inuites Arnait Video) ou par la création d’œuvres cherchant à faire le pont entre l’ici et l’ailleurs (Antigone de Sophie Deraspe, 2019 ; Inch’Allah, Anaïs Barbeau-Lavalette, 2012 ; Trois histoires d’Indiens, Robert Morin, 2014), le cinéma québécois et son industrie multiplient depuis quelques années les occasions de rencontres interculturelles réelles et symboliques, en les finançant davantage et en donnant une meilleure visibilité aux identités plurielles. Cette intégration de l’autre, dans les œuvres ayant vu le jour dans la dernière décennie, contribue à l’hybridation du cinéma québécois, et l’amène à se redéfinir et à élargir sa définition de qui est « Québécois », une question que se posait déjà le cinéaste Pierre Perrault en 1970 (Un pays sans bon sens).
De même, les récits nés de ces collaborations, qui se font parfois fils conducteurs entre le passé et le présent, participent à l’émergence de nouveaux questionnements sur la nation et sur l’identité composée[5] (Maalouf, 1998) engageant ainsi les nouvelles générations comme les plus âgées dans un dialogue plus large sur la mémoire culturelle (La vallée des larmes, Maryanne Zéhil, 2012 ; Incendies, Denis Villeneuve,2010).
C’est dans cette optique que Nouvelles Vues sollicite pour son 22e numéro, intitulé « Rencontres interculturelles », des propositions d’articles traitant de ces diverses collaborations entre cinéastes autochtones, cinéastes migrants et québécois, et d’une hybridation et d’un cosmopolitisme des imaginaires québécois, dans un contexte où l’identité nationale est en mutation constante, nouvelles générations aidant. Les propositions pourront traiter plus spécifiquement :
- des cinémas autochtones et/ou migrants et des partenariats/collaborations avec des cinéastes du Québec ;
- des cinémas migrants et de leur représentation de la société québécoise ;
- de la représentation des nouvelles réalités migrantes ou autochtones par des cinéastes québécois ;
- de l’hybridation du cinéma québécois et de son ouverture grandissante sur l’ailleurs, l’autre et l’altérité ;
- de la redéfinition et de l’inclusion du cinéma québécois pour inclure une plus grande diversité interculturelle et multiculturelle en son sein.
Les propositions d’article devront contenir un titre, une brève notice biographique, de même qu’un résumé d’un maximum de 500 mots. Ce résumé devra circonscrire un corpus et mettre en avant une hypothèse de travail suivant l’un des angles ou sujets mentionnés. Le tout devra être envoyé aux adresses suivantes : baillarg@umd.edu et kb162@queensu.ca au plus tard le 15 septembre 2020. Les auteurs des propositions retenues seront invités à soumettre un article rédigé en français ou en anglais et comportant entre 45 000 et 60 000 caractères, espaces comprises, au plus tard le 15 février 2021. Les articles seront soumis à un processus d’évaluation par les pairs en double aveugle, et leur publication sera conditionnelle à leur acceptation par au moins deux évaluateurs.
Cet appel de textes est maintenant clos.
Bibliographie
Bachand, Denis. « Le prisme identitaire du cinéma québécois. Figures paternelles et interculturalité dans Mémoires affectives et Littoral », Cinémas, vol. 19, no 1 (automne 2008) : 57–73.
Baillargeon, Mercédès et Karine Bertrand. « Le transnationalisme du cinéma et des (nouveaux) médias québécois », Contemporary French Civilization, vol. 44, nos 2–3 (2019) : 137–273.
Bertrand, Karine. « Du tiers absent au passeur de mémoire : la présence autochtone et la figure du médiateur blanc dans le cinéma des Premières Nations », Recherches Amérindiennes au Québec, vol. 45, no 1 (automne 2015) : 51–58.
Bouchard, Gérard. L’interculturalisme. Un point de vue québécois (Montréal : Éditions Boréal, 2012).
––––––. « Qu’est-ce que l’interculturalisme? », McGill Law Journal, vol. 56, no 2 (2011) : 395–434.
Coulombe, Michel. « Les anglophones et les immigrants dans le cinéma québécois : un cinéma blanc, blanc, blanc? » Ciné-Bulles, vol. 28, no 4 (automne 2010) : 34–37.
Desroches, Vincent. « L’ange de goudron : Inscriptions algériennes au Québec », The French Review, vol. 78, no 6 (2005) : 1182–1187.
Maalouf, Amin. Les identités meurtrières (Paris : Grasset, 1998).
Marshall, Bill. Quebec National Cinema (Montréal-Kingston : McGill-Queens University Press, 2001).
Poirier, Christian. « Le “renouveau” du cinéma québécois », Cités, vol. 23, no 3 (2005) : 165–182.
Santoro, Miléna. « Du rêve américain aux réalités interculturelles, ou l’américanité du cinéma d’immigration et d’immigrés au Québec », Autour de l’œuvre de Gérard Bouchard. Histoire sociale, sociologie historique, imaginaires collectifs et politiques publiques, sous la direction de Srilata Ravi et Claude Couture (Québec : Presses de l’Université Laval, 2015), 99–117.
Simon, Sherry. « The Intimate Other: Representations of Cultural Diversity in Quebec Film and Video (1985–1995) », Textualizing the Immigrant Experience in Contemporary Quebec – Contributions to the Study of World Literature, sous la direction de Susan Ireland et Patrice J. Proulx (Westport, Conn : Praeger, 200), 51–64.
Véronneau, Pierre. « Le cinéma québécois : ouverture aux cultures du monde », Les cultures du monde au miroir de l’Amérique française, sous la direction de Monique Mosey-Verrey (Québec : Presses de l’Université Laval, 2002), 209–231.
Filmographie
Barbeau-Lavalette, Anaïs. Inch’Allah, Christal, Québec, 2012.
Benoit, Jacques W. Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, Aska films, Québec, 1989.
Deraspe, Sophie. Antigone, Maison 4:3, Québec, 2019.
Jutra, Claude. À tout prendre, Claude Jutra, Québec, 1963.
Katrapani, Phyllis. Home, Amazone Films, Québec, 2002.
Lamothe, Arthur. Mémoire battante, Office national du film, Québec, 1983.
Leriche, Chloé. Avant les rues, Les Films de l’Autre, Québec, 2016.
Morin, Robert. Trois histoires d’Indiens, COOP videéo de Montréal, Québec, 2014.
Mouawad, Wajdi. Littoral, TVA films, Québec, 2004.
Perrault, Pierre. Un pays sans bon sens, Office National du Film, Québec, 1971.
Tulugarjuk, Lucy. Tia et Piujujq, Arnait Video Productions (Marie-Hélène Cousineau), Québec, 2018.
Villeneuve, Denis. Incendies, Films Séville, Québec, 2010.
Zéhil, Marianne. La vallée des larmes, Films Séville, Québec, 2011.
Notices biobibliographiques
Mercédès Baillargeon est professeure agrégée d’études françaises et francophones à l’Université du Maryland, où elle est également professeure affiliée en études des femmes et en études cinématographiques et médiatiques. Ses recherches portent principalement sur l’esthétique, l’éthique et la politique du récit à la première personne des 20e et 21e siècles, l’intersection entre les espaces et les discours publics / privés et la (dé) construction des identités personnelles et / ou collectives. Son livre, Le personnel est politique. Médias, esthétique et politique de l’autofiction chez Christine Angot, Chloé Delaume et Nelly Arcan, a été publié par Purdue University Press en 2019. Elle a également co-édité un numéro spécial de la revue Contemporary French Civilization sur « Le transnationalisme du cinéma québécois and (New) Media » avec Karine Bertrand, publiée en 2019, ainsi qu’un recueil d’essais sur la troisième vague féministe au Québec, Remous, ressacs et dérivations autour de la troisième vague féministe (Remue-ménage, 2011). Elle a publié dans les revues Québec Studies, Women in French Studies et Rocky Mountain Review, entre autres. Ses recherches actuelles explorent la question du (post / trans) nationalisme dans le cinéma québécois du nouveau millénaire.
Karine Bertrand (de descendance canadienne-française et autochtone) est professeure adjointe au département de Film and Media de Queen’s University et co-directrice du groupe de recherche AEPI (Esthétique et politique de l’image) à l’Université d’Ottawa. Ses recherches portent sur les cinémas autochtones et inuit, sur les pratiques orales cinématographiques ainsi que sur le road movie canadien et québécois. Elle est membre du Vulnerable Media Lab à Queen’s University et chercheuse principale pour le volet Arnait Video Productions (un collectif de femmes inuit) du projet Archive-Counter-Archive, financé par le CRSH. Ses plus récentes publications portent sur le rôle du témoignage dans le cinéma des femmes autochtones (Revue canadienne d’études cinématographiques, 2020) l’américanité dans le cinéma québécois (American Review of Canadian Studies, 2019) et sur le cinéma autochtone canadien et québécois (Oxford Handbook to Canadian Cinema, 2019). Elle travaille présentement sur le cinéma des femmes autochtones en Amérique et en Océanie, avec pour partenaires principaux le Wapikoni Mobile et le RICAA.
[1] Denis Bachand, « Le prisme identitaire du cinéma québécois. Figures paternelles et interculturalité dans Mémoires affectives et Littoral », Cinémas, vol. 19, no 1 (automne 2008) : 57–73.
[2] Mercédès Baillargeon et Karine Bertrand, « Le transnationalisme du cinéma et des (nouveaux) médias québécois », Contemporary French Civilization, vol. 44, nos 2–3 (2019) : 137–273.
[3] Mercédès Baillargeon et Karine Bertrand, « Le transnationalisme du cinéma et des (nouveaux) médias : le contexte québécois (introduction) », Contemporary French Civilization, vol. 44, nos 2–3 (2019) : 137–150.
[4] Bill Marshall, Quebec National Cinema (Montréal-Kingston : McGill-Queens University Press, 2001).
[5] Amin Maalouf, Les identités meurtrières (Paris : Grasset, 1998).
Directed by Mercédès Baillargeon (University of Maryland) and Karine Bertrand (Queen’s University)
In an 2008 essay, Denis Bachand declared that interculturality was one of the two most prevalent tendencies in Québécois film production of the twenty-first century. As a vector of Quebec identity, it remains an issue at the forefront of Québécois culture and cinema.[1]
Indeed, if the last two decades offer numerous examples of productions which clearly engage with questions connected to multiculturalism and to Québécois identity (Littoral [dir. Wajdi Mouawad, 2004] , Home [dir. Phyllis Katrapani, 2002]), these themes have been present on Quebec screens for over sixty years, with films such as À tout prendre (dir. Claude Jutra, 1963), Mémoire battante (dir. Arthur Lamothe, 1983) and Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer (dir. Jacques Benoit, 1989). More recently, a special issue of Contemporary French Civilization reiterated this affirmation by declaring that transnationalism is more present than ever in the field of cinema in the way that Québécois cinema focuses on questions of identity, culture and identification.[2]
This phenomenon is possible through the symbolic and physical opening of internal/external Québec borders and film production. On the one hand, the last twenty-five years have seen an explosion of co-productions with countries such as France, Belgium and the United States, while on the other hand, filmmakers have gained more mobility – we can think of filmmakers such as Xavier Dolan producing films in France and the U.S. and Jean-Marc Vallée directing more than three films and one HBO series in the U.S. Additionally, the opening of borders and an increasing immigration rate have considerably changed the face and landscape of Quebec cinema. Also noticeable are the increased recognition and integration of diversity on the territory, with the emergence of Indigenous and Anglo-Montrealer cinema, for example. These new political realities are pushing Quebec forward, encouraging people and political leaders to redefine nationalism in correspondence with a deterritorialization and a broadening of cultures.[3]
It is also in this context that the last ten years has witnessed the emergence and growing popularity of Indigenous and migrant cinemas. These tend to reflect the political and social climate of a province which is spending more time questioning its role as a colonizer (Truth and Reconciliation Commission) and as a “terre d’accueil” for immigrant communities (Bouchard-Taylor Commission and Loi sur la laïcité). These have all greatly contributed to this reconfiguration of Quebec cinema, with Indigenous and migrant filmmakers positioning themselves as mediators between their land of origin and the new territory they inhabit, and between the land of their ancestors and the frontiers that stretch beyond its territory. In many cases, the works built by these filmmakers presents elements of “métissage” born through multiple encounters with the “Other” – a term used by film specialist Bill Marshall to qualify Indigenous and immigrant communities in Canada, in regard to questions of Quebec nationalism and identity.[4]
Thus, we are now seeing the redesigned contours of an industry and an art form advocating for more diversity and collaboration in the elaboration of heterogenous film landscapes, which brings filmmakers to explore identity and nation following new ethical (production modes) and aesthetic (narration, themes, etc.) criteria. Indeed, whether through collaborations between filmmakers coming from different parts of the country/province/world (for example, Marie-Hélène Cousineau and the Arnait Video collective of Inuit women) or by making films looking to create a bridge between different worlds (Antigone [dir. Sophie Deraspe, 2019], Inch’Allah [dir. Anaïs Barbeau-Lavalette, 2012] and Trois histoires d’Indiens, [dir. Robert Morin, 2014]), Québec cinema and its industry are multiplying the opportunities of intercultural encounters (real and symbolic) by financing those films and by giving plural identities better visibility. This integration of the “Other” contributes to the hybridization of Québécois cinema, getting the people and institutions to redefine and broaden the scope of its definition of “who is Québécois,” a question already present in Pierre Perrault’s 1970 documentary Un pays sans bon sens.
Furthermore, the stories born from these collaborations, sometimes gateways between past and future, participate in the elaboration of new questions in regards to the nation and “des identités composées” (Maalouf, 1998), which engages older and new generations to participate in a broader dialogue on cultural memory (La vallée des larmes [dir. Maryanne Zéhil, 2012] and Incendies, [dir.Denis Villeneuve,2010]).
It is with this in mind that Nouvelles Vues is soliciting proposals for articles addressing these diverse collaborations between Indigenous, migrant and Québécois filmmakers and stories for its 22nd number entitled “Intercultural Encounters.” The journal also invites proposals investigating cosmopolitanism and the hybridization of Québécois imaginaries, in a context where national identity is in permanent mutation. Possible topics may include:
- Indigenous or migrant cinemas and collaborations with Québécois filmmakers;
- Migrants cinemas and their representation of Québec society;
- The representation of new migrant or Indigenous realities by Québec filmmakers;
- The hybridization of Québec cinema and its opening of borders (alterity, the Other, diasporas, transnationalism);
- The redefinition and inclusion of Québec cinema in its quest to include a larger intercultural and multicultural diversity in its works;
The submissions must include a title, a brief biography as well as an abstract of a maximum of 500 words. The abstract must delineate a corpus and put forward a thesis following one the angles or subjects suggested. The submission can be sent to baillarg@umd.edu and kb162@queensu.ca by September 15, 2020. The authors whose submissions are accepted will have to submit their article (written in English or French) of 45,000 to 60,000 characters, spaces included, by February 15, 2021. The articles will be submitted to a double-blind peer-review process, and their publication will by conditional to their acceptance by at least two reviewers.
Bibliography
Bachand, Denis. “Le prisme identitaire du cinéma québécois. Figures paternelles et interculturalité dans Mémoires affectives et Littoral,” Cinémas, Vol. 19, no 1 (fall 2008): 57–73.
Baillargeon, Mercédès et Karine Bertrand. “Le transnationalisme du cinéma et des (nouveaux) médias québécois,” Contemporary French Civilization, Vol. 44, nos 2–3 (2019): 137–273.
Bertrand, Karine. “Du tiers absent au passeur de mémoire : la présence autochtone et la figure du médiateur blanc dans le cinéma des Premières Nations,” Recherches Amérindiennes au Québec, Vol. 45, no 1 (fall 2015): 51–58.
Bouchard, Gérard. L’interculturalisme. Un point de vue québécois (Montréal: Éditions Boréal, 2012).
––––––. “Qu’est-ce que l’interculturalisme?,” McGill Law Journal, Vol. 56, no 2 (2011): 395–434.
Coulombe, Michel. “Les anglophones et les immigrants dans le cinéma québécois: un cinéma blanc, blanc, blanc?,” Ciné-Bulles, Vol. 28, no 4 (fall 2010): 34–37.
Desroches, Vincent. “L’ange de goudron: Inscriptions algériennes au Québec,” The French Review, Vol. 78, no 6 (2005): 1182–1187.
Maalouf, Amin. Les identités meurtrières (Paris: Grasset, 1998).
Marshall, Bill. Quebec National Cinema (Montréal-Kingston: McGill-Queens University Press, 2001).
Poirier, Christian. “Le ‘renouveau’ du cinéma québécois,” Cités, Vol. 23, no 3 (2005): 165–182.
Santoro, Miléna. “Du rêve américain aux réalités interculturelles, ou l’américanité du cinéma d’immigration et d’immigrés au Québec,” Autour de l’œuvre de Gérard Bouchard. Histoire sociale, sociologie historique, imaginaires collectifs et politiques publiques, Srilata Ravi and Claude Couture, eds. (Québec City: Presses de l’Université Laval, 2015), 99–117.
Simon, Sherry. “The Intimate Other: Representations of Cultural Diversity in Quebec Film and Video (1985–1995),” Textualizing the Immigrant Experience in Contemporary Quebec – Contributions to the Study of World Literature, Susan Ireland and Patrice J. Proulx, eds. (Westport, Conn: Praeger, 200), 51–64.
Véronneau, Pierre. “Le cinéma québécois : ouverture aux cultures du monde,” Les cultures du monde au miroir de l’Amérique française, Monique Mosey-Verrey, ed. (Québec: Presses de l’Université Laval, 2002), 209–231.
Filmography
Barbeau-Lavalette, Anaïs. Inch’Allah, Christal, Québec, 2012.
Benoit, Jacques W. Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, Aska films, Québec, 1989.
Deraspe, Sophie. Antigone, Maison 4:3, Québec, 2019.
Jutra, Claude. À tout prendre, Claude Jutra, Québec, 1963.
Katrapani, Phyllis. Home, Amazone Films, Québec, 2002.
Lamothe, Arthur. Mémoire battante, Office national du film, Québec, 1983.
Leriche, Chloé. Avant les rues, Les Films de l’Autre, Québec, 2016.
Morin, Robert. Trois histoires d’Indiens, COOP videéo de Montréal, Québec, 2014.
Mouawad, Wajdi. Littoral, TVA films, Québec, 2004.
Perrault, Pierre. Un pays sans bon sens, Office National du Film, Québec, 1971.
Tulugarjuk, Lucy. Tia et Piujujq, Arnait Video Productions (Marie-Hélène Cousineau), Québec, 2018.
Villeneuve, Denis. Incendies, Films Séville, Québec, 2010.
Zéhil, Marianne. La vallée des larmes, Films Séville, Québec, 2011.
Bios
Mercédès Baillargeon is Associate Professor of French and Francophone Studies in the School of Languages, Literatures, and Cultures at the University of Maryland, where she is also affiliate faculty in Women’s Studies and Cinema & Media Studies. Her research mainly focuses on the aesthetics, ethics and politics of 20th and 21st century first-person narrative, the intersection between public/private spaces and discourses, and the (de)construction of personal and/or collective identities. Her book, Le personnel est politique. Médias, esthétique et politique de l’autofiction chez Christine Angot, Chloé Delaume et Nelly Arcan was published by Purdue University Press, in 2019. She has also co-edited a special issue of the journal Contemporary French Civilization on “The Transnationalism of Québec Cinema and (New) Media” with Karine Bertrand, published in 2019, and well as a collection of essays on third wave feminism in Québec, Remous, ressacs et dérivations autour de la troisième vague féministe, in 2011. She has published in the journals Québec Studies, Women in French Studies, and Rocky Mountain Review, amongst others. Her current research explores the question of (post/trans)nationalism in Québec cinema of the new millennium.
Karine Bertrand
is an assistant professor of French Canadian and Indigenous ancestry (Québec,
Algonquin) in the Film and Media department of Queen’s University. Her research
interests are centered around Indigenous film and poetry, Quebec cinema, road
movies, transnational cinemas and oral practices of cinema. She is a member of
the Vulnerable Media Lab at Queen’s and lead researcher for the Archive Counter
Archive research project (financed by SSHRC) working with the Arnait Video
Productions collective of Inuit women. Her latest publications include an
article on Indigenous women and testimonies (Canadian Journal of Film Studies,
2020) on Québécois cinema and Américanité (American Review of Canadian
Studies, 2019) and a book chapter on Canadian and Québécois Indigenous
cinemas (Oxford Handbook to Canadian Cinema, 2019). She is presently working on a project
involving the creation of an international network for Indigenous women
filmmakers, with her partners from the Wapikoni Mobile and the INAAC (the
International Network for Aboriginal Audio-Visual Creation).
[1] Denis Bachand, “Le prisme identitaire du cinéma québécois. Figures paternelles et interculturalité dans Mémoires affectives et Littoral,” Cinémas, Vol. 19, no 1 (fall 2008): 57–73.
[2] Mercédès Baillargeon and Karine Bertrand, “Le transnationalisme du cinéma et des (nouveaux) médias québécois,” Contemporary French Civilization, Vol. 44, nos 2–3 (2019): 137–273.
[3] Mercédès Baillargeon et Karine Bertrand, “Le transnationalisme du cinéma et des (nouveaux) médias : le contexte québécois (introduction),” Contemporary French Civilization, Vol. 44, nos 2–3 (2019): 137–150.
[4] Bill Marshall, Quebec National Cinema (Montréal-Kingston: McGill-Queens University Press, 2001).
Sous la direction de Louis Pelletier (Université de Montréal)
Le cinéma québécois évolue dès son origine en marge de pratiques dominantes émanant des grands centres de production cinématographique. C’est ainsi que, parmi les plus de 300 films produits entre 1906 et 1922 par le fondateur de la cinématographie québécoise, Léo-Ernest Ouimet, on ne retrouve pas plus de deux titres alignés sur les standards – hégémoniques dès la seconde décennie de l’histoire du cinéma – des fictions issues des studios français et américains. La quasi-totalité de la filmographie de Ouimet est plutôt constituée de films relevant de genres mineurs et éphémères : films de famille (Mes espérances en 1908), films locaux (Le Concours des sacs de sel [1907]), films publicitaires (savon White Rose), films éducatifs (Sauvons nos bébés [1918]), et d’actualités (les bihebdomadaires British Canadian Pathé News produites de 1919 à 1922). Les cinéastes et producteurs actifs au Québec entre les années 1920 et 1950 se consacreront de la même façon en grande majorité à des productions s’inscrivant en marge du cinéma de fiction dominant : courts métrages destinés à être présentés en complément de programme dans les salles commerciales (Gordon Sparling et l’Associated Screen News), films utilitaires ou gouvernementaux (Albert Tessier, Maurice Proulx), cinéma amateur, etc. L’émergence d’une production légitimée de films de fiction et de documentaires entre les années 1940 et 1960 ne se traduit par ailleurs pas en un désengagement des cinéastes québécois face à ces catégories marginalisées de productions. On retrouve ainsi parmi les cinéastes ayant fait rayonner la cinématographie québécoise à travers le monde un grand nombre de créateurs ayant d’abord fait leurs classes dans le monde du cinéma amateur (Claude Jutra, Michel Brault), été à l’emploi de producteurs de films utilitaires (Pierre Perrault), ou produit des films de commande (Denys Arcand, Claude Fournier) et des publicités (Gilles Carle, Jean-Claude Lauzon, Chloé Robichaud). Il importe par ailleurs de souligner que, depuis les années 1960, la rencontre du cinéma québécois et de son public s’est souvent faite autour de films relevant de genres populaires (comédies burlesques, « films de fesses ») vilipendés par la critique. L’institution cinématographique québécoise semble en effet avoir internalisé une hiérarchie exogène consacrant la suprématie du long métrage de fiction et du film d’auteur. La quasi-totalité du discours des publications cinéphiliques publiées dans la province depuis les années 1940 est de cette façon consacrée aux diverses déclinaisons du cinéma de fiction, du cinéma d’auteur, et du grand cinéma documentaire. Du côté des archives, la Cinémathèque québécoise applique toujours en 2017 une politique de conservation rejetant hors de son mandat les vastes catégories du cinéma utilitaire et du cinéma amateur.
Un retour sur les « mauvais genres » minorés, dévalués et marginalisés par l’institution cinéphilique semble donc s’imposer. D’abord, parce que ces mauvais genres s’avèrent en définitive indissociables des différentes itérations du cinéma légitimé. Gratien Gélinas expliquait à ce propos en 1942 que, dans un contexte où le financement public de la production privée était inexistant, la production de films publicitaires et éducatifs était la seule façon de faire vivre une industrie cinématographique nationale et, partant, de permettre la production de films de fiction reflétant la réalité québécoise. Soixante-quinze ans plus tard, nombreux sont les cinéastes, producteurs et techniciens québécois à alterner entre corpos, publicités, films « commerciaux » et films d’auteur. Ce retour sur les mauvais genres du cinéma québécois paraît également justifié par l’évolution des goûts et mœurs de la communauté cinéphilique québécoise qui, grâce au travail de ses aînés, n’a plus à se battre pour la reconnaissance du potentiel artistique du cinéma. La nouvelle cinéphilie décomplexée exprimée par des publications telles que Panorama-cinéma et observables dans des manifestations comme le festival Fantasia se trouve dès lors ouverte à tout un lot de productions audiovisuelles jusqu’à récemment considérées comme intouchables. Ce changement de mentalité s’opère alors que la recherche universitaire internationale s’ouvre au cinéma de genre (Joan Hawkins), au cinéma local (Vanessa Toulmin), au cinéma utilitaire (Charles Acland, Haidee Wasson, Vinzenz Hediger, Patrick Vonderau), aux différentes déclinaisons du cinéma d’exploitation ou psychotronique (Eric Schaefer), au cinéma pornographique (Linda Williams, Thomas Waugh), et au cinéma amateur (Charles Tepperman, Liz Czach, Valérie Vignaux, Benoît Turquety). La valeur et l’intérêt du vaste corpus constitué par les « mauvais genres » du cinéma semblent dès lors prendre valeur d’évidence, et cela à plus forte raison dans un contexte comme celui du Québec, où les grandes traditions du long métrage de fiction et du film d’auteur ont mis du temps à s’imposer. Il va toutefois sans dire que la juste reconnaissance de la valeur culturelle, sociale et esthétique de ces textes et pratiques négligés nécessite le développement de nouvelles grilles d’analyses, de nouveaux regards.
Nouvelles Vues sollicite pour son numéro thématique « Mauvais genres ! » des propositions d’articles traitant dans le contexte québécois de productions cinématographiques dévaluées ne relevant pas du long métrage de fiction, du cinéma d’auteur, ou de la grande tradition du cinéma documentaire. La soumission de propositions concernant les circuits de diffusions et les espaces de diffusion consacrés à ces cinémas marginaux, de même que les communautés s’étant développées autour d’eux est également fortement encouragée. Les propositions pourront traiter plus spécifiquement :
• de cinéma d’exploitation, psychotronique ou de série Z;
• de comédies populaires, et plus particulièrement de films s’inscrivant dans la tradition burlesque du Théâtre National et du Canal 10;
• de cinéma érotique ou pornographique;
• de cinéma utilitaire, et plus particulièrement de cinéma publicitaire, éducatif, industriel ou de commande;
• de cinéma amateur ou de famille;
• de films locaux (définis comme toute production dont les participants et les spectateurs sont essentiellement les mêmes);
• de newsreels et d’actualités filmées;
• de la hiérarchie des genres dans le contexte québécois;
• de la constitution d’un canon du cinéma québécois, et des exclusions que cette opération présuppose;
• de la réception et, le cas échéant, de la censure des mauvais genres du cinéma;
• des communautés de fans, de la cinéphilie alternative, et des espaces associés (les festivals Fantasia et Vitesse Lumière, les projections des Douteux et de Total Crap, etc.);
• des questions et enjeux liés à la conservation, à la diffusion et à la programmation des mauvais genres du cinéma.
Cet appel de textes est maintenant clos.